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Neuf militaires sont reconnus coupables d'avoir torturé et tué l'artiste au moment du coup d'Etat de Pinochet, en 1973. Reste un lieutenant réfugié aux Etats-Unis, dont la demande d'extradition traîne depuis 2014.
VÍCTOR JARA À PARIS 1961 |
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Mains broyées
PHOTOMONTAGE LITTRÉ QUIROGA ET VÍCTOR JARA |
Dès qu’elle est connue, la mort de Víctor Jara devient le symbole de la sanglante répression de Pinochet contre son peuple. Dans les meetings de solidarité, on reprend sa chanson Te recuerdo Amanda (Je me souviens de toi, Amanda), histoire d’amour sur fond d’usine en grève. Le nom de Víctor Jara est donné à des rues, à des centres culturels. Un biopic est tourné en Allemagne de l’Est, avec dans le rôle de Jara le mystérieux rockeur-espion américain Dean Reed. Bruce Springteen ou Bono, en concert au Chili, n’ont pas manqué de lui rendre hommage. En France, Philippe Cohen-Solal, cofondateur de Gotan Project, lui a consacré un émouvant hommage: le titre 44 Tiros, rare exemple de rencontre entre l’électronique et de la chanson engagée.
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Planqué en Floride
Les neuf tortionnaires ont été condamnés pour les assassinats de Víctor Jara et de Littré, et devront verser 1,8 million d’euros aux familles des victimes. Il manquait pourtant sur le banc des accusés l’homme considéré comme le chef du groupe. Le lieutenant Pedro Barrientos avait fui le Chili en 1989, un an avant que Pinochet ne quitte le pouvoir. Installé en Floride, il avait acquis la nationalité américaine par mariage. C’est à Deltona, où il est concessionnaire automobile, que le débusque une équipe de télévision chilienne en 2012. Il affirmait alors n’avoir jamais mis les pieds au stade Chile, ni avoir croisé Jara. Affirmations contredites par de nombreux témoins, dont des soldats qui torturaient sous ses ordres. En 2014, la justice américaine est saisie d’une demande d’extradition du gouvernement chilien, sur laquelle elle n’a toujours pas statué. Et en juin 2016, un tribunal fédéral d’Orlando (Floride) le déclarait coupable de la mort du chanteur, le condamnant à payer 28 millions de dollars de dédommagement à la famille du défunt. Aujourd’hui l’ex-lieutenant est toujours en liberté.
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