29 décembre, 2022

VÍCTOR JARA AU FESTIVAL BARNASANTS EN ESPAGNE

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AFFICHE DU AU FESTIVAL BARNASANTS 

Madrid, 28 décembre 2022. Le souvenir de l'auteur-compositeur-interprète chilien Víctor Jara à l'occasion du 50e anniversaire de son assassinat et Cuba comme pays invité seront les points forts du 28e festival BarnaSants en Espagne.

Prensa Latina

FESTIVAL BARNASANTS 2023
 - 28ÈME ÉDITION

Un événement unique dans plusieurs villes de Catalogne, qui se tiendra de janvier à mai 2023 avec plus de 90 concerts et dont l'affiche graphique rend hommage à Jara, abattu par la dictature d'Augusto Pinochet le 16 septembre 1973, après avoir été sauvagement torturé.

Dans le chapitre « Cuba » l'événement, qui doit son nom à son premier lieu : Cocheras de Sants dans le quartier de Sants en Catalogne, tiendra 10 récitals en mémoire de Vicente Feliú et Pablo Milanés, décédés respectivement en 2021 et 2022.

Les voix d'Irina Gonzalez, Yadira Ferrer, Heidi Igualada, Marta Campos, Inti Santana, Leonardo Garcia et Yaima Orozco interpréteront des chansons de Feliu et Milanés, deux des plus grands représentants de la Nueva Trova cubaine.

De même, Karel Garcia, considéré comme l'un des meilleurs troubadours cubains du moment, présentera sa dernière œuvre "A flor de calle", et d'autres figures locales comme Laura Simo et le piano d'Elisabet Raspall rendront hommage au musicien Francesc Burrull.

En outre, des musiciens d'Argentine, de France et d'Italie se produiront au festival BarnaSants, ainsi que des dizaines d'artistes espagnols.

BarnaSants 2023 rendra hommage aux grands orchestres de festival de la Transition (entre la dictature et la démocratie espagnole). Elle débutera par de la musique de groupe au Teatre Joventut de l'Hospitalet de Llobregat le 27 janvier, afin de " revendiquer l'importance que des groupes tels que Plateria et La Salseta del Poble Sec ont eu dans les espaces de fête et de liberté ". jcc/mgt/ft



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23 octobre, 2022

VICTOR JARA, CHANTEUR RÉVOLUTIONNAIRE ASSASSINÉ PAR LA JUNTE DE PINOCHET

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PHOTO HANNU LINDROOS / LEHTIKUVA

Les dix-sept années de règne du despote chilien ont débuté dans le sang. Le chanteur populaire socialiste fut l'une des premières victimes des tortures et massacres perpétrés par le régime dictatorial.

par Brice Miclet

Temps de lecture: 4 min

Quarante ans. C'est le temps qu'il aura fallu à la justice chilienne pour faire son travail. Le 3 janvier 2013, elle condamnait huit militaires à de la prison ferme, dont Pedro Barrientos Núñez, ancien lieutenant de l'armée chilienne vivant aux États-Unis. Le 16 septembre 1973, cet officier avait supervisé l'exécution de Victo Jara, musicien et poète, torturé et tué pour ses positions communistes sous le régime d'Augusto Pinochet.

En 2009, déjà, le corps du chanteur avait été exhumé, laissant apparaître les stigmates des quarante-quatre balles l'ayant emporté, mais montrant également que, contrairement à la légende, il n'avait pas eu les mains coupées avant de mourir. Un détail? Pas tant que cela.

Ses restes avaient ensuite été transportés dans un cimetière pour y être enterrés, la cérémonie rassemblant plus de 5.000 personnes, dont sa veuve et ses filles, suivie de trois jours d'hommage national et populaire. Car Victor Jara, en plus d'être l'une des nombreuses victimes de la dictature, est surtout devenu un symbole rayonnant à l'international, une incarnation de la dureté de Pinochet et de sa junte.

Ambassadeur culturel

Né dans la campagne de la province de Ñuble, au sud de Santiago, Victor Lidio Jara Martinez aurait bien pu devenir paysan, comme ses parents. Mais en partant étudier la comptabilité à l'université de la capitale, il découvre le théâtre, d'abord comme acteur, puis comme metteur en scène. Il y mêle déjà la musique, pare ses pièces de chansons populaires et de chants ancrés dans la mémoire collective.

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C'est ce qui le pousse vers la musique et qui l'amène à écrire «Palomita Verte Quiero», sa première production connue. À l'université, il est également happé par une tout autre passion qui finira par avoir raison de son existence: le marxisme. Mais pour le moment, les portes lui sont ouvertes. Il devient directeur de l'Académie folklorique de la Maison de la culture de Ñuñoa et dirige l'institut de théâtre de son université.

Mais c'est la musique qui lui permet de mieux véhiculer ses idées. Dès le milieu des années 1960, il tient publiquement des propos frontaux contre l'impérialisme américain, se positionne comme un chanteur révolutionnaire, est profondément marqué par la mort de Che Guevara en 1967.

À l'époque, le Chili est gouverné par un démocrate-chrétien, Eduardo Frei Montalva. Victor Jara, lui, soutient un homme politique qui marquera l'histoire du pays lors de son accession au pouvoir le 4 septembre 1970: Salvador Allende.

Lorsque le leader socialiste accède au pouvoir, Victor Jara est nommé ambassadeur culturel et parcourt le monde, notamment Cuba, la Suède ou l'URSS. Il s'oppose à la guerre du Vietnam, dispense des discours politiques sur des scènes gigantesques… Sa musique est reconnue dans tout le monde socialiste grâce à ses quatre premiers albums, Victor Jara et Canciones folklóricas de América parus en 1967, Pongo en tus manos abiertas en 1969 et Canto Libre en 1970.

La reprise

Bref, durant les premières années du régime d'Allende, Victor Jara est déjà un symbole musical chilien. Il devient l'un des hommes clés de la refonte culturelle du pays.

Mais, dès 1972, l'administration d'Allende vacille: l'opposition de droite organise de gigantesques manifestations et blocages afin de renverser le gouvernement. Victor Jara appelle la population à faire du bénévolat pour que le train économique maintienne sa vitesse de croisière, mettant lui-même les mains dans le cambouis. Mais rien n'y fait. Le Chili s'enfonce très rapidement dans une crise financière qui met Allende en difficulté. Une reprise du pouvoir par le camp militaire chrétien semble imminente.

Le 11 septembre 1973, quatre généraux aidés par les États-Unis guident le coup d'État qui va renverser l'éphémère régime socialiste. L'un d'eux, Augusto Pinochet, chef de l'armée de terre, s'apprête à prendre le pouvoir par la force pour dix-sept années.

Salvador Allende, qui a choisi de ne pas fuir et de rester au palais de la Moneda, siège de la présidence du Chili, est tué lors du bombardement du bâtiment. Des milliers de personnes sont arrêtées, soupçonnées d'organiser la lutte armée, dont Victor Jara, qui est emmené à l'Estadio Chile avec 6.000 autres prisonniers le 12 septembre. Commencent alors quatre jours de torture et de sévices.

L'ultime poème

Les détails de cette captivité sont sujets à débat. Il y a les légendes, les témoignages glorificateurs, les controverses entre historiens. Mais quelques certitudes subsistent: Victor Jara a notamment le temps d'écrire son ultime texte, intitulé «Estadio Chile» [«Stade du Chili» en français], avant de se faire briser les mains et les doigts par ses tortionnaires, puis d'être abattu d'une balle dans la tête à l'arrière du stade, sur un terrain vague.

Les militaires vident leurs chargeurs dans son corps et exposent ce dernier à l'entrée de l'enceinte, comme un avertissement. Au bout de quelques jours, il est déplacé avec d'autres corps, puis identifié par des civils qui, après avoir prévenu la femme de Victor Jara, Joan, l'emmènent au cimetière municipal et l'enterrent enfin dignement.

Durant les quarante années qui suivent, Victor Jara devient un symbole de la lutte socialiste chilienne et de la violence du régime de Pinochet. En France, de nombreuses chansons sont écrites en son honneur, notamment «Le bruit des bottes» de Jean Ferrat ou «La Samba» de Bernard Lavilliers.


En 2008, le colonel Mario Manríquez Bravo, chef de la sécurité de l'Estadio Chile à l'époque du coup d'État, est le premier militaire à être condamné pour sa participation aux exécutions. L'année suivante, il est établi que des militaires conscrits, dont un certain José Adolfo Paredes Márquez, ont en fait joué à la roulette russe avec la tête de Victor Jara, jusqu'à ce qu'une balle soit tirée. Il est également condamné, comme de nombreux protagonistes, jugés jusqu'en 2015.

Encore aujourd'hui, la justice chilienne attend l'extradition de plusieurs militaires retraités établis à l'étranger et supposément responsables des massacres de 1973. En attendant, l'Estadio Chile a été renommé Estadio Victor-Jara, en hommage au chanteur résistant.


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17 septembre, 2022

2022 : « MILLE GUITARES POUR VÍCTOR JARA »

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AFFICHE CONCEPCIÓN BALMES
Cette année, pour sa 10ème édition les « Mille Guitares pour Víctor Jara » reviennent sur la Plaza La Paz à Recoleta (Place de la Paix) au Chili. La commémoration aura lieu samedi 1er octobre 2022 et elle sera diffusé en direct par la Radio Universidad de Chile.


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11 mai, 2022

BIGANOS : LE MUSICIEN IGOR QUEZADA, HÉRITIER DE VICTOR JARA, À L’ESPACE CULTUREL

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Le chanteur et musicien Igor Quezada
© Crédit photo : Jean-Pierre Despeyroux

Fils d’exilés politiques chiliens, Igor Quezada, chanteur et musicien, est né à Bordeaux. Quand adolescent il retourne au Chili, il découvre « El Recital », un enregistrement inédit d’un concert de Victor Jara avant que ce dernier, assassiné en 1973 par la dictature du général Pinochet, ne devienne une légende latino-américaine et mondiale de la musique.

 

Par Jean-Pierre Despeyroux

Ressentant la forte et brûlante envie de chanter les chansons de ce concert et de les partager avec les nouvelles générations, Igor a monté le spectacle « Victor Jara, la bande sonore de mon enfance » qu’il présente ce soir à 20 h 30 à l’espace culturel Lucien Mouneix et qui sera suivi d’un pot de l’amitié pour prolonger ce moment de partage.

Créé donc autour des compositions de Victor Jara, ce spectacle est un récit musical appuyé par la mise en scène théâtrale et audiovisuelle de Pablo Valledor.

Proposant divers ateliers pédagogiques, Igor vient de participer au projet de chanson engagée avec deux classes de 3ème du collège Jean-Zay.

« En ces temps troubles, plus que jamais, l’art est porteur de poésie et d’espoir, affirme-t-il et ça va être gratifiant de voir le résultat du travail fait avec les élèves. Que la restitution sur la scène soit réussie ou pas ce n’est pas grave. Ce qui restera ce sont ces moments qu’on a passés à réfléchir sur les textes, les tournures de phrases pour coller au rythme. Les élèves se sont emparés de la musique et de la culture et ont créé leur chanson en écrivant les paroles sur des thèmes qui les concernent. C’est ça qui est intéressant. »

Espace culturel, jeudi soir à 20 h 30. 5 à 10 euros.


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BANDE ANNONCE « VICTOR JARA : LA BANDE SONORE DE MON ENFANCE »


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« VICTOR JARA : LA BANDE SONORE DE MON ENFANCE »

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02 mai, 2022

SAINT-DENIS-DE-PILE : « VICTOR JARA » DE NOUVEAU RACONTÉ, À L’ACCORDEUR

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IGOR QUEZADA


« Victor Jara : la bande sonore de mon enfance » est un récit musical et visuel créé autour des compositions de Victor Jara, chanteur populaire chilien.

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Par Sandrine Fernandez 

IGOR QUEZADA
PHOTO ARCHIVES S. F.

Produit par l’Accordeur, il avait été présenté une première fois le 11 juin dernier. Il est à nouveau à l’affiche à l’Accordeur, mercredi 4 mai, à 15 heures.

Ce répertoire, empreint d’une sensibilité humaniste, est interprété par le musicien franco-chilien, Igor Quezada, appuyé par une mise en scène théâtrale et audiovisuelle, réalisée par Pablo Valledor.

Yeux d’enfant

Il est ici question de regarder le monde avec des yeux d’enfant, en mettant en regard l’expérience d’un enfant né durant l’exil de ses parents, réfugiés politiques chiliens, avec celle du jeune Victor Jara, qui deviendra l’icône du combat d’un peuple pour sa liberté. Autour des notions de migration et de tolérance, ce spectacle parle d’altérité et de comment celle-ci peut nous faire vivre dans une coexistence pacifique.

Ce spectacle, de la Compagnie Cheval 2-3, est le témoignage d’un enfant de l’exil qui, depuis la tour de son immeuble, rêvait d’un pays qui n’existait déjà plus, mais dont Victor Jara incarnait le combat pour la liberté d’un peuple contre la dictature.

Spectacle assis, tout public, 6 euros. Bar et gâteaux faits maison. Contact : 05 24 08 43 45 et www.laccordeurlasalle.com

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« VICTOR JARA : LA BANDE SONORE DE MON ENFANCE »